• La résilience urbaine permet aux villes de réagir rapidement et efficacement à diverses crises, telles que les catastrophes naturelles ou les pandémies, en minimisant les dommages et en rétablissant le fonctionnement normal.
  • La promotion de solutions vertes et de technologies innovantes améliore la qualité de vie des habitants grâce à un meilleur accès à la verdure urbaine, à un air plus pur et à des modes de transport plus efficaces.
  • L'investissement dans des infrastructures résilientes, telles que les systèmes d'évacuation des eaux de pluie ou les énergies renouvelables, permet de minimiser les dommages en cas de crise.
  • L'application de solutions et de technologies innovantes favorise le développement des entreprises locales et attire les investisseurs, ce qui contribue à la croissance économique de la ville.

Le terme « résilience » désigne la capacité d'un organisme ou d'un système à se remettre d'un choc qui a affecté ses structures ou son mode de fonctionnement antérieur.

Dans le cas des villes, il s'agit de la capacité à s'adapter efficacement face à des situations critiques inattendues, à des menaces importantes et aux défaillances qui en résultent dans le fonctionnement d'un ou de plusieurs systèmes ou services urbains.

Dans les documents polonais, européens et mondiaux sur les politiques urbaines, le terme « résilience urbaine » est généralement traduit par « résilience ». Cette traduction est pour le moins incomplète et conduit à des malentendus considérables et parfois à des interprétations erronées des hypothèses et des objectifs du développement urbain durable. En effet, le renforcement de la résilience urbaine va bien au-delà du renforcement de la résilience elle-même.

La pandémie, l'afflux d'immigrants et la crise énergétique ont révélé la faiblesse de certaines municipalités en Europe, y compris en Pologne. Si les infrastructures elles-mêmes ont fait preuve de résilience face à ces phénomènes, elles ont aussi montré la faible résilience de nombre d'entre elles. Une ville peut donc être résiliente dans une certaine mesure et ne pas l'être suffisamment.

Voici une liste de quelques menaces imaginables auxquelles les villes devront tôt ou tard faire face : les effets du changement climatique et des phénomènes météorologiques extrêmes qui y sont liés, entraînant des pannes et des destructions ; la nécessité d'une transition énergétique à l'échelle de la ville ; une démographie défavorable et le dépeuplement des villes moyennes et petites ; les pandémies, qui peuvent apparaître soudainement, ou les conflits armés proches ou lointains, qui affectent les villes européennes.

Il convient de répondre aux questions suivantes : comment continuer à fournir des services urbains dans la perspective des phénomènes défavorables dans un avenir proche, avec des ressources propres de plus en plus réduites ? Comment créer un dialogue constructif avec les citoyens et les utilisateurs de l'espace urbain, au lieu de se contenter de réagir à des problèmes plus ou moins importants ? Quels éléments de la structure de la ville, qu'ils soient sociaux ou matériels, méritent d'être renforcés afin d'être préparés à des changements rapides et imprévus ? Comment construire et renforcer la résilience urbaine ? Les réponses à ces questions sont cruciales dans la perspective des orientations prévues en matière de développement et d'investissement dans les villes polonaises.

Ces dernières années, dans le cadre des bonnes pratiques soumises au concours Eco-Miasto, de nombreuses villes ont présenté un certain nombre de solutions intéressantes pour renforcer la résilience urbaine. L'un de ces exemples est le projet mené par Wrocław dans le cadre du programme URBACT, appelé BioCanteens2. Le projet visait à promouvoir l'idée du zéro déchet combinée à la mise en œuvre d'une alimentation durable et saine dans les établissements scolaires de Wrocław. La ville souhaitait s'assurer que les enfants étaient heureux de manger de tout et que les repas ne finissaient pas à la poubelle. Le projet était un élément important de l'éducation environnementale menée par la ville dans le cadre de la campagne « Wrocław ne gaspille pas ». Ce type de solution renforce incontestablement la résilience de la ville en termes de prévention du gaspillage alimentaire.

Un autre exemple d'action visant à renforcer la résilience urbaine, cette fois dans le secteur de l'énergie, est le projet Urban Energy Pact (Urb-En Pact), également mené dans le cadre du programme URBACT par un réseau de huit villes européennes et de leurs zones fonctionnelles Clermont Auvergne Métropole, ainsi que Métropole Normandie, l'Association de l'espace fonctionnel de Bialystok, l'agglomération CIM d'Alto Minho (Portugal), Galati (Roumanie), Palma di Montechiaro (Italie), Elefsina (Grèce) et Tampere (Finlande) ont élaboré des plans individuels et intégrés pour atteindre l'objectif de zéro énergie nette (NZE) d'ici 2050, afin de réaliser la transition énergétique, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de mieux s'adapter au changement climatique. Par exemple, Clermont Auvergne Métropole, qui regroupe 21 municipalités, a mis en œuvre un plan de neutralité carbone à l'échelle métropolitaine en collaboration avec des entreprises locales, des universités et des ONG. Le plan a identifié trois domaines d'action : la réduction de la consommation, l'augmentation de la production d'énergies renouvelables et le raccourcissement des chaînes d'approvisionnement pour divers biens et services. Après avoir reconnu le potentiel de ses propres entreprises, le groupe a commencé à travailler avec le secteur de la recherche afin d'identifier les opportunités de développement local du secteur de l'énergie solaire.

Une autre métropole française, Rouen Normandie Métropole (comprenant 70 communes), s'est attachée à renforcer l'implication des acteurs locaux, y compris les habitants, afin de perfectionner le plan climat-énergie territorial déjà élaboré. La métropole, qui vise à atteindre la neutralité carbone, s'est concentrée sur la réduction des émissions en mettant en œuvre un plan de mobilité urbaine durable et en basant le système énergétique à 100 % sur des sources renouvelables. L'une des solutions mises en œuvre dans la métropole est celle des « ambassadeurs de la mobilité », dont le rôle est de tester différentes solutions de transport afin de sélectionner celles qui conviennent le mieux aux habitants et aux usagers des espaces urbains.

Le partenaire polonais du projet Urb-En Pact était la zone fonctionnelle de Białystok (BOF). Au total, la zone fonctionnelle de Białystok consomme annuellement 5 130 GWhs d'énergie et émet environ 1,6 million de tonnes de CO2, dont la majeure partie provient du secteur du logement (56 %), le reste provenant de l'industrie, des services, du commerce et de la combustion de carburants pour le transport. La BOF supporte à la fois les coûts élevés de l'approvisionnement en énergie pour l'ensemble de la zone et les coûts liés aux émissions provenant de la combustion des vecteurs énergétiques. Toute crise d'origine externe dans le secteur de l'énergie pourrait entraîner l'effondrement de secteurs individuels basés sur des structures « silo » à forte consommation d'énergie et, dans le pire des cas, de l'ensemble du système urbain.

La solution a consisté à élaborer, dans le cadre du projet en question, un plan intégré pour une consommation énergétique nette zéro d'ici 2050, qui contribuera à renforcer la résilience dans le secteur de l'énergie. L'approche de la BOF est une combinaison de science, d'innovation, de technologie et d'aspects sociaux. Les changements prévus dans le secteur de l'énergie sont les suivants :

  1. Abandonner les combustibles fossiles dans le secteur de l'électricité et du chauffage urbain
  2. Réorganiser le système énergétique vers des communautés énergétiques citoyennes et des communautés d’énergies renouvelables ;
  3. Améliorer l'efficacité énergétique et mettre en œuvre une économie circulaire ;
  4. Augmenter la part des SER dans la consommation finale brute d'énergie (consommation totale d'électricité, de chaleur, de froid et de transport).

Il est également prévu de modifier les transports, la construction, l'agriculture et la sylviculture, d'utiliser plus systématiquement les énergies renouvelables pour les ménages, de planter des espèces d'arbres appropriées pour une meilleure absorption du carbone et bien d'autres choses encore.

La résilience urbaine est un domaine qui mérite d'être exploré et vulgarisé, et surtout d'être introduit dans le discours public des experts de différents secteurs, des praticiens et des décideurs urbains. Il faut rattraper le temps perdu, car les années à venir nous réservent une grande variété de développements qui pourraient avoir un impact négatif sur le fonctionnement de nos villes.

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